Carte blanche – 7 décembre 2021
Suite au dernier CODECO, le Forum des Jeunes et le Comité des Élèves Francophones regrettent que les jeunes ne soient toujours pas pris·e·s en compte et intégré·e·s aux décisions qui sont prises, après presque deux ans de pandémie et de nombreux appels en ce sens.
Aujourd’hui, de nouvelles restrictions visent spécifiquement les jeunes et leurs activités. L’enseignement est impacté, mais aussi le secteur jeunesse ou la culture.
Sans mettre en doute la nécessité d’agir pour enrayer la propagation du virus, le Forum des Jeunes et le Comité des Élèves Francophones ne comprennent pas qu’on ait si peu tenu compte des différents signaux d’alarme autour de la santé mentale des jeunes. Alors que tout le monde s’accorde pour dire que celle-ci est fortement impactée par la crise, on prend de nouvelles mesures sans entendre que le besoin de contacts sociaux et d’une certaine cohérence dans la gestion de la crise sont essentiels aux yeux des jeunes, notamment celles et ceux qui fréquentent encore l’école. Les mesures prises récemment viennent bouleverser les écoles au moment où, dans de nombreux établissements, les examens se préparent et les révisions battent leur plein. Comment alors pouvoir prétendre que les évaluations seront organisées dans un climat serein ? Et qui d’autre que les jeunes eux-mêmes devront assumer les conséquences si les résultats de ces évaluations devaient conduire à des échecs en fin d’année scolaire ? En outre, il semble que les écoles s’adaptent en ordre dispersé face à la session : certaines annulent, d’autres adaptent, d’autres maintiennent. N’y a-t-il pas là un risque d’inégalité entre les élèves, risque renforcé par un nouveau recours à l’hybridation dont on sait qu’il met toujours en évidence la fracture numérique ? Enfin, ces mesures ne risquent-elles pas, une fois encore, de stigmatiser une génération ?
Quand prendra-t-on la peine d’écouter les jeunes, d’écouter ce qu’elles·ils ressentent quand on bouleverse leur vie scolaire ou quand on limite les activités des centres de jeunes par exemple ou des lieux culturels ?
Par ailleurs, la communication réalisée autour des mesures annoncées n’a pas été suffisamment adaptée aux jeunes. L’intervention de Mme la Ministre Désir à l’antenne de RTL-TVI pendant laquelle elle a parlé directement aux enfants et aux jeunes fut l’amorce d’une communication enfin directement adressée à celles et à ceux qui allaient ressentir les mesures dans leur quotidien. Il faut que cette initiative soit reprise, amplifiée et devienne l’objet d’une réflexion systématique lorsqu’il s’agit de prendre des mesures appliquées aux jeunes et de les leur communiquer.
Pour obtenir l’adhésion positive des jeunes à des mesures qui les concernent, et encore plus quand celles-ci sont restrictives, il est évident que trois critères doivent être rencontrés : une participation réelle, une information solide et adaptée et une communication adaptée. Les jeunes savent faire preuve de solidarité et l’ont prouvé pendant la crise. Et elles·ils comprennent très bien que des mesures s’imposent, mais elles· ils attendent de la société et des femmes et hommes politiques qu’on les considère comme des interlocuteurs et interlocutrices responsables.
Les jeunes que le Forum ou le CEF ont rencontré·e·s pendant l’été, dans le cadre de leurs consultations « Être jeune en 2021” et « Un an et demi d’école en temps de Covid : Bilan des Élèves », et dont les paroles ont été réunies dans un Mémorandum et un rapport de consultation, ont dit et répété qu’elles·’ils avaient soif d’être entendu·e·s, consulté·e·s, respecté·e·s. Certes il y a une urgence sanitaire, mais les mesures qui impactent les enfants et les jeunes ne sont pas des mesures comme les autres. Il ne faudrait pas l’oublier.
Signataires : le Forum des Jeunes et le Comité des Élèves Francophones
Contact presse : Nayira Painblanc-Dupriez – chargée de communication du Forum des Jeunes – 0474/17.98.74 – nayira.painblanc-dupriez@cfwb.be