“Étant noire j’ai vécu des trucs racistes durant mon enfance. Des questions déplacées sur mes cheveux, ma couleur de peau, des moqueries ou bien même une vision péjorative de l’Afrique. Plus grande, j’ai aussi vécu des disputes dans lesquelles on se servait de mes origines pour m’atteindre. Et puis je pense que les personnes qui ont le plus vécu de racisme, ce sont mes parents dans le monde du travail, recherche d’emploi ou même d’appartement.” (témoignage recueilli durant la consultation).
Pouvant prendre différentes formes et se manifester dans tous les aspects de la vie, le racisme est un système de domination qui touche l’ensemble de la société. Qu’il vienne d’ami·e·s, de la famille, de la police, de responsables hiérarchiques, ou encore d’enseignant·e·s, les jeunes n’en sont pas du tout exempt·e·s.
Ce racisme se traduit par des difficultés sans cesse renouvelées : se loger, trouver un emploi correspondant à son niveau d’étude, se soigner correctement, faire du shopping en toute quiétude, … Ces situations, encore bien trop présentes, sont contrariantes et représentent parfois de véritables obstacles au bien-être des jeunes et à leur pleine participation dans la société.
En tant que porte-parole des jeunes belges francophones, le Forum des Jeunes a décidé de s’intéresser au racisme auquel sont confronté·e·s les jeunes dans leur vie de tous les jours. L’impulsion de ce projet est née de la montée du mouvement #BlackLivesMatter en Belgique, suite au meurtre de George Floyd en 2020, et plus largement à la prise de conscience de l’ampleur des violences à caractère raciste commises par la police.
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Pour parler de ce projet, laissons justement la parole à la team du projet :
Pourquoi la lutte contre le racisme était une thématique sur laquelle vous vouliez travailler ?
En tant que personne noire née en Belgique, le racisme a toujours fais partie de mon quotidien. Depuis que j’ai les armes pour mettre des mots sur mes sentiments d’enfant je me suis lancée dans la lutte contre le racisme de manière active. Participer à ce projet me semblait donc logique. (Océane Toukam, membre du Forum des Jeunes et militante anti-raciste)
Parce qu’en Belgique, j’ai le sentiment que c’est une thématique qui est rarement associée aux jeunes et à leurs combats. Et que la période du confinement et de l’essor du mouvement Black lives matter avait offert une fenêtre d’opportunité pour aborder la question en Belgique. (Cadeau, membre du projet)
En tant que membre très actif du Forum des Jeunes, je suis impliqué dans différents projets, mais s’il y a bien un projet auquel je me devais de participer c’est bien celui sur la lutte contre le racisme car la thématique est trop importante pour ne pas être impliqué dans ce projet. (Julien, membre du Forum des Jeunes)
Quels sont les résultats qui vous semblent être les plus intéressants dans cet avis ?
“Les jeunes ne pensent pas que les mesures qui existent actuellement en belgique sont suffisantes pour lutter contre le racisme et le fait que les jeunes ont peur de la police à cause des violences policières” (Solange, membre du Forum des Jeunes)
“C’est plutôt une remarque transversale : d’une part, le racisme n’est pas uniquement vécu comme problématique par les jeunes racisés et d’autre part, les solutions évoquées par les jeunes semblent rejoindre ce que disent les associations et militants antiracistes” (Cadeau)
86% des jeunes ont marqué leur accord avec l’affirmation suivante : “Dans la vie de tous les jours, le racisme est présent mais on ne le voit pas toujours clairement.”
Ce résultat est selon moi la parfaite illustration de tout le travail qui reste encore à effectuer au sein de la société pour lutter contre le racisme. (Julien)
Quelles sont les propositions du Forum des Jeunes sur ce sujet ?
Tout d’abord, sensibiliser afin d’agir en amont. Pour ce point, les jeunes réitèrent à nouveau leur appel à une école plus en phase avec les réalités quotidiennes : ateliers pratiques et formations autour des discriminations, safe spaces de parole ainsi que des équipes encadrantes mieux outillées au sujet des discriminations.
Après cette sensibilisation, il sera alors possible pour les jeunes d’identifier les situations de racisme, et savoir comment réagir, tant pour les personnes ciblées par ces actes ou comportements que pour les témoins qui pourraient agir pour se tenir aux côtés des personnes discriminées.
Cette sensibilisation n’aura de sens, selon les jeunes, que si notre société s’applique à sanctionner efficacement le racisme : pour ce faire, plus de moyens octroyés à la justice seront nécessaires.
Enfin, il sera nécessaire de visibiliser la diversité dans les médias mais également en politique pour pouvoir montrer la richesse de notre société et s’inscrire pleinement dans une société démocratique, offrant les mêmes chances à toutes et tous.
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