Communiqué de presse

    Le service citoyen obligatoire pour les rhétoriciens : un one shot peu efficace !

    0
    336
    2015 / 02 / 24

    Ces derniers jours ont été marqués par divers avis et débats sur la question de la citoyenneté chez les jeunes. Partant d’un constat qu’une grande partie de notre jeunesse n’est pas assez formée à la citoyenneté, un député fédéral (Philippe Goffin, MR) a proposé de rendre obligatoire un stage de citoyenneté de deux semaines pour les 126.000 jeunes rhétoriciens de notre pays. Tels que renseignés dans le journal Lesoir, ceux-ci travailleraient gratuitement dans nos services publics comme, par exemple, aide aux accompagnateurs de trains ou même greffiers de tribunal pendant leurs congés scolaires. C’est suite à cette proposition que divers acteurs ont décidé de s’exprimer pour apporter leur pierre à l’édifice. Par ce communiqué de presse, le Conseil de la Jeunesse, organe de représentation des 400.000 jeunes francophones âgés de 16 à 30 ans tient à préciser sa position quant à la mise en place d’un service citoyen obligatoire chez les rhétoriciens.

    Il est indéniable que face aux évènements récents et au désengagement des jeunes dans l’exercice de la citoyenneté, une réflexion globale doit être portée afin de reconnecter la jeunesse belge et la société à laquelle elle appartient.

    Un projet comme le service citoyen obligatoire pendant les jours blancs est certes une piste de réflexion mais soulève beaucoup d’interrogations au sein du Conseil de la Jeunesse notamment quant à sa concrétisation et à sa mise en œuvre. Il existe diverses organisations de jeunesse proposant déjà de tels services citoyens aux jeunes, sur base volontaire. Ces organisations possèdent le professionnalisme requis, et les contacts nécessaires avec des structures accueillantes formées et prêtes pour encadrer avec efficience les jeunes engagés dans ce service à la société. Plus de 126.000  jeunes seraient en effet concernés par un service citoyen en fin d’études secondaires. Ceci demandera assurément un financement conséquent. Imposer un tel stage reviendrait à court-circuiter le travail de ces organisations pour livrer les jeunes rhétoriciens à des services publics peu informés et mal formés à les accueillir. Dans le cas d’une contrainte, un tel encadrement implique une formation, et des moyens financiers supplémentaires pour permettre à ces jeunes d’effectuer un stage de qualité. Valoriser ce qui existe déjà et les inclure dans la réflexion nous semble essentiel. Il est d’ailleurs intéressant de constater que plus de 60% des jeunes informés semblent intéressés par un service citoyen demeurant non-obligatoire 1. De plus, nous nous inquiétons du risque que représente cette mise au travail pendant les congés scolaires et plus particulièrement les longues périodes de vacances (congés d’été) sur l’emploi. Cela ne pourrait il pas représenter une concurrence déloyale pour les travailleurs assumant un rôle similaire dans les diverses entreprises publiques ciblées ? Dans une conjoncture où il semble plus facile de parler de service citoyen obligatoire que de développer de réels emplois de qualité pour les jeunes, le risque d’une mise à l’emploi bon marché, taillable et corvéable à merci, créant par la même occasion un nouveau statut précaire est bel et bien là.

    Une concertation est annoncée par le Député Philippe Goffin. Le Conseil de la Jeunesse souhaite donc vivement y participer.

    De même, au lieu d’un one shot peu efficace ciblé sur un petit pourcentage de jeunes en année de rhéto, le Conseil de la Jeunesse soutient la tenue d’un débat sur la question de l’instauration des cours de citoyenneté dans le secondaire. De tels cours, enseignés tout au long du cursus, pourraient avoir l’impact escompté et représentent une réelle alternative à ce manque d’intérêt pour la société qu’expriment de nombreux jeunes. Face à cette question épineuse, dans le but d’étayer ses positions, le Conseil de la Jeunesse compte entamer très prochainement une nouvelle et large consultation de la jeunesse sur la question et développer des partenariats avec les diverses organisations de jeunesse intéressées par la question.

    1 : sondage IPSOS sur 500 jeunes en novembre 2010.

    Contact :

    Frédéric Vandenhove – Chargé de Communication
    Frederic.vandenhove@cfwb.be – 02/413.2898 – 04/232.40.22