Avis officiels et positions

    Avis Revalorisation de l’enseignement qualifiant

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    2011 / 08 / 29

    Le Conseil de la Jeunesse a remis un avis d’initiative pour appeler les responsables politiques à mettre en place des mesures qui revalorise l’enseignement qualifiant.


    A. Contexte

    Structure de l’enseignement et orientation

    Si une relative unité existe entre l’enseignement primaire et le premier degré de l’enseignement secondaire, articulée autour des socles de compétences, la fin du premier degré constitue une période charnière dans le parcours scolaire d’un élève. C’est en effet à cette période que s’impose à l’élève, à ses parents et au Conseil de classe le choix d’une orientation scolaire qui conditionnera en partie son avenir.

    A ce moment, trois possibilités sont globalement envisageables. Soit l’élève réussit son année, ce qui lui permet de poursuivre dans la filière de son choix (généralement dans l’enseignement de transition). Soit l’élève échoue partiellement, mais peut passer dans l’année supérieure avec restriction (ce qui signifie concrètement une invitation à se réorienter vers l’enseignement qualifiant). Soit l’élève échoue totalement, ce qui lui ferme les portes de l’année supérieure (lui revient alors la possibilité de recommencer son année dans la filière de son choix).

    L’orientation : relégation ou valorisation des compétences ?

    Dans la configuration actuelle de la structure scolaire, l’orientation vers les filières qualifiantes s’apparente donc rarement à un premier choix, qui valoriserait les compétences acquises ou révélées au premier degré pour des études techniques ou professionnelles. Au contraire, ce sont bien davantage les lacunes présentées dans les cours généraux qui incitent le Conseil de classe à proposer à l’élève et à ses parents une réorientation vers les filières qualifiantes.

    L’enseignement technique et professionnel s’apparente plutôt à une filière de relégation à la suite d’un échec scolaire, et nous assistons à une hiérarchisation symbolique des types d’enseignement (l’enseignement général « serait » destiné aux « bons » élèves et l’enseignement qualifiant aux « mauvais » élèves). L’image de l’enseignement technique et professionnel s’en trouve ternie et la motivation des jeunes à s’investir dans leurs études s’avère entravée[1] (peu d’emprise sur le choix de la filière, mauvaise image de soi, perte de sens des apprentissages).

    En filigrane : des inégalités sociales persistantes

    Si la question de la relégation possède en son sein la propension à « naturaliser » l’orientation des élèves, elle ne peut cependant s’appréhender sans évoquer les profondes inégalités sociales qui sous-tendent l’échec scolaire. Des années ’60 à aujourd’hui, presque invariablement, de nombreuses études ont démontré la corrélation existante entre la réussite scolaire et le milieu socio-économique dans lequel baignent les élèves.

    L’enseignement secondaire général est complexe et très éloigné de l’univers des personnes les plus pauvres. Les parents sont encore moins familiarisés avec ce type d’enseignement qu’avec le primaire. Ils éprouvent des difficultés à s’informer correctement et à nouer des relations avec les enseignants et l’école. Les élèves ne trouvent pas leur place, ne persévèrent pas, échouent ou décrochent[2].

     

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    [1] ADAM, P., CHARLOT, C., NAVA, D., SCARAMOZZINO, P., Comment revaloriser l’enseignement qualifiant ?, Université de Mons, 2009-2010, p. 3.

    [2] L’orientation scolaire : valorisation des compétences ou renforcement des inégalités ?, in Rapport de lutte contre la pauvreté et la précarité, 2009, p. 64.