Avis officiels et positions

    Avis officiel : Plaidoyer pour une stratégie jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles

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    2019 / 02 / 22
    Le Conseil de la Jeunesse a présenté hier au Parlement de Wallonie son avis officiel portant sur la nécessité d’établir une stratégie jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Découvrez ici l’intervention du Conseil de la Jeunesse au Parlement de Wallonie.

    Une stratégie jeunesse est un plan d’action commun qui rassemblerait plusieurs niveaux de pouvoir ayant des compétences impactant la jeunesse.

    Cet avis remet en question la participation actuelle des jeunes dans la politique et plaide pour qu’une telle stratégie soit élaborée avec les jeunes et pour les jeunes.

    La quasi-totalité des pays de l’Union européenne dispose déjà d’une stratégie jeunesse tout comme les communautés néerlandophone et germanophone alors le Conseil de la Jeunesse gage la Fédération Wallonie-Bruxelles d’en élaborer une à son tour.

    Les élections de mai 2019 approchent et c’est le moment de prendre des engagements et de s’y tenir. Il est temps pour les candidats de prouver leur détermination d’inclure les jeunes dans le processus démocratique.

    Avis officiel

    Téléchargez ici l’avis en PDF

    Tous, nous souhaitons voir aboutir nos rêves au cours de notre vie.

    Pour les voir se réaliser, nous imaginons des projets pour lesquels nous établissons des plans de travail et des stratégies. Et voilà, le mot est lâché : stratégie. Que ce soit au niveau personnel ou professionnel, nous en élaborons. Il en va également de même pour les institutions publiques et nos gouvernements. Stratégie de recherche, stratégie numérique pour l’éducation, … : autant de stratégies mises en place au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Toutefois parmi toutes celles-ci, il en manque une d’une importance capitale, à savoir une stratégie jeunesse.

    Lors des dernières élections, des jeunes figuraient sur les listes électorales et ont obtenu la confiance des citoyens. Cette présence est certes un grand pas, mais ce n’est pas suffisant. Les jeunes souhaitent des actes forts et concrets leur permettant de faire face aux nombreux défis qui les attendent : lutte contre le chômage et la précarité, défi environnemental, repli des sociétés, lutte contre les fake news et la désinformation, … Ces défis, s’ils ne sont pas relevés, peuvent provoquer doute et incertitude, véritables leviers pour le populisme et les extrêmes qui menacent le vivre-ensemble et notre démocratie.

    Les jeunes ne restent pas passifs face à ces défis, loin de là. Nombre d’entre eux s’engagent, pour certains en politique, mais pour beaucoup aussi dans le monde associatif ou dans des initiatives citoyennes. Il est donc important qu’ils soient écoutés et soutenus par nos responsables politiques. Les jeunes constituent le présent et le futur de notre société. Cette raison, à elle seule, suffit à démontrer l’importance d’investir dans la jeunesse.

    La quasi-totalité des pays de l’Union européenne dispose d’une stratégie jeunesse, et ce même dans certains états ne disposant pas d’un Ministère de la jeunesse. Ainsi, l’Ecosse, la Croatie, la Roumaine, la Slovénie, mais aussi les communautés flamande et germanophone ne sont que quelques exemples de pays et régions ayant mis sur pied une stratégie jeunesse. La Fédération Wallonie-Bruxelles, pourtant partie intégrante d’un Etat membre fondateur de l’Union européenne, doit encore progresser dans ce domaine.

    Il est temps de prendre ses responsabilités. L’opportunité ne peut en effet être plus belle. Ce 26 novembre 2018, la nouvelle Stratégie européenne pour la Jeunesse 2019-2027 a été votée. Par ailleurs, en mai, nous voterons non seulement pour les élections européennes mais aussi pour les niveaux fédéraux et régionaux. Il est temps que les futurs gouvernements saisissent cette occasion et posent un acte fort.

    La Fédération Wallonie-Bruxelles a déjà tenté d’établir une stratégie jeunesse en 2011, tentative avortée. Néanmoins, la ministre Isabelle Simonis a présenté en février 2015 au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles une note d’orientation jeunesse en quatre axes et trente propositions. Il faut souligner la volonté de la ministre d’agir en faveur des jeunes, mais il est dommage que cette note n’ait pas été conçue par l’ensemble des ministres concernés par les questions de jeunesse. Si cela avait été fait, on aurait pu parler de stratégie jeunesse.

    En effet, une telle stratégie ne peut qu’éclaircir le futur de nos jeunes générations. Et celle-ci doit nécessairement présenter des objectifs concrets, quantifiables et évaluables permettant ainsi de disposer d’une vision claire de ce que la Fédération Wallonie-Bruxelles mais aussi les autres niveaux de pouvoir veulent pour la jeunesse, de ce qu’ils comptent mettre en oeuvre pour aller dans ce sens, d’en mesurer les impacts, de l’évaluer et de la faire évoluer en fonction des besoins des jeunes.

    Des priorités dégagées notamment via des recommandations telles que les Youth Goals1 peuvent inspirer les thématiques et les objectifs de cette stratégie jeunesse. Elle constituerait une véritable colonne vertébrale offrant un référentiel commun. Elle permettrait une interdisciplinarité, impliquant des politiques telles que l’emploi, l’éducation, ou même l’inclusion sociale qui concernent directement les jeunes, et une transversalité, en impliquant les divers niveaux de pouvoirs sur des objectifs communs.

    Grâce à cet axe politique, les acteurs de terrain pourront aussi clairement percevoir ces objectifs et s’en saisir. Agir ensemble dans une même direction permet non seulement de renforcer les mesures mises en place pour réaliser les objectifs mais aussi de consolider les différentes synergies.
    Enfin, il est également indispensable que cette stratégie jeunesse soit le fruit d’un espace de co-décision, impliquant les jeunes et les acteurs de terrain qui sont quotidiennement en relation avec eux, leur réalité, leurs difficultés, leurs forces, leurs attentes et leurs besoins. Cette collaboration est essentielle durant l’ensemble du processus. Des exemples d’espaces de co-décision en matière de jeunesse existent déjà et démontrent leur efficacité et leur intérêt.

    Une vision claire avec des décisions mesurables et évaluables, de la transversalité et des synergies, un espace de co-décision… Voici ce qu’une stratégie jeunesse peut être en mesure d’apporter concrètement. Une stratégie indispensable et réclamée par les jeunes qui souhaitent avoir l’opportunité de s’exprimer.

    Engage, connect and empower sont les leitmotivs de la nouvelle stratégie jeunesse européenne. Gageons que la Fédération Wallonie-Bruxelles comprendra l’importance d’initier un tel travail de construction et de collaboration donnant aux jeunes les moyens de relever les défis qui les attendent