Grégoire et Mathilde ont participé à la Youth Conference à Copenhague. Les délégué·e·s nous racontent !
C’est quoi cet événement ?
La conférence européenne de la jeunesse à Copenhague est l’un des mécanismes qui met en œuvre la stratégie européenne en faveur de la jeunesse (2019-2027) et qui fait partie d’un processus plus large, le Dialogue Jeunesse, qui met en dialogue les jeunes et les responsables politiques. Ça vise ainsi à booster la citoyenneté des jeunes en prenant en compte leurs voix sur toutes les questions qui les concernent.
Plus précisément, le dialogue est organisé en cycle de travail sur un an et demi, au cours duquel les trois pays qui se partagent successivement la présidence du Conseil de l’Union européenne organisent une conférence de la jeunesse.
La priorité thématique change pour chaque cycle, et pour ce 11ème cycle, il s’agit du youth goal #1: “Connecter l’Union européenne aux jeunes”.
Vous y avez fait quoi ? Vous avez parlé de quoi ?
L’objectif de cette conférence était de produire des recommandations dans le cadre des négociations européennes sur le futur des programmes Erasmus+ et du Corps européen de solidarité.
Un petit topo technique s’impose: tous les 7 ans, l’Union européenne établit un cadre financier pluriannuel (CFP) qui définit ses priorités et le budget alloué à chaque domaine d’action. C’est un moment très important car ça montre la volonté politique de l’UE dans chaque domaine puisqu’il s’agit d’une planification sur le long-terme. En ce moment, ce sont les discussions pour définir le CFP de 2028-2034, et les programmes Erasmus+ et le Corps européen de solidarité sont donc rediscutés. Le problème : la proposition actuelle fusionne les deux programmes, englobant le Corps européen de solidarité sous Erasmus+, et faisant disparaître les chapitres distincts (éducation, jeunesse, sport) qui avaient chacun leur financement.
Voilà donc pour une rapide mise en contexte sur le sujet principal de nos discussions là-bas. 🤓
Plus concrètement, on était réparti en huit groupes de travail sur des aspects très précis du programme Erasmus+; Grégoire travaillait sur le volet volontariat et la solidarité, et moi sur les nouveaux challenges auxquels font face les jeunes (tensions géopolitiques, montée de l’extrême droite, changement climatique,..).
Après une journée d’introduction et de discours par des employés de la Commission européenne et le Ministre de l’éducation danoise, on s’est réunis par groupes de travail pour proposer des recommandations concrètes sur le contenu du futur programme Erasmus+, selon notre thématique. À la fin de la journée, chaque groupe a présenté trois propositions à l’ensemble des délégué·e·s jeunesse et elles ont été soumises au vote pour n’en sélectionner qu’une par groupe. Ces huit recommandations finales ont été ajoutées à un Policy Paper qui circulera au conseil de l’Union européenne, auprès des ministres compétents de chaque Etat membre.
Le dernier et troisième jour, nous avons eu la possibilité d’échanger directement avec des décideurs·euses politiques et de leur expliquer nos recommandations. Il y avait notamment le Commissaire européen Glenn Micaleff et la vice-présidente de la Commission européenne en matière de droits sociaux, emploi et préparation, Roxana Mînzatu.
Pour notre délégation belge, la journée ne s’est pas terminée là ! L’ambassadeur de Belgique au Danemark nous a reçu dans sa résidence aux côtés de la représentante diplomatique de la Flandre dans les pays nordiques. Cet échange a été l’occasion d’en apprendre plus sur le travail diplomatique belge et d’expliquer notre venue à Copenhague.
Comment c’était ?
Court ! Mais très productif et intéressant. La conférence précédente durait un jour de plus, ce qui nous avait laissé plus de temps pour produire des recommandations et échanger nos points de vue avec les autres délégué·e·s. Cette fois-ci, on devait venir en tant qu’expert·e·s du programme Erasmus+ et ne pas perdre de temps autour de longues discussions. L’efficacité de la méthode danoise a permis à chaque groupe de produire 3 recommandations en seulement une journée de travail ! Et cette fois-ci, les délégué·e·s jeunesse étaient vraiment mis au premier plan tandis que les délégué·e·s ministériaux n’avaient pas le droit de vote pour les recommandations et ont dû laisser la place aux jeunes lors des discussions avec les décideurs·euses politiques (ce qui n’avait pas été le cas en Pologne, où un déséquilibre s’était créé).
Sur le plan plus informel, on s’est très bien entendus avec les autres délégué·e·s, le fait que ce soit la deuxième conférence de ce 11ème cycle a fait qu’on se connaissait déjà, pour la plupart, de Lublin ! La présidence danoise nous a aussi organisé des activités pour apprendre à se connaître, on a par exemple fait un tour dans Tivoli, l’un des plus vieux parcs d’attraction d’Europe, ainsi qu’un tour en bateau pour le coucher du soleil !
Une anecdote sympa à partager ?
Nous nous sommes rendus en train à Copenhague en démarrant très tôt de Bruxelles. Avec moins de 5h de sommeil, nos cerveaux n’étaient pas tout à fait réveillés et en proposant un café à Grégoire, je lui ai demandé s’il voulait un risotto… au lieu d’un ristretto! 😅 J’espère n’avoir offensé aucun·e italien·ne !