ActualitésPlateforme international

    #COP25: l’effondrement de la biodiversité inquiète les jeunes !

    0
    2.1k
    2019 / 11 / 20

    La COP25 débutera dans une dizaine de jours à Madrid et Esmeralda, la déléguée ONU pour le Climat du Forum des Jeunes sera présente pour y représenter les jeunes belges francophones. Mais la COP, c’est quoi au juste ? Et qu’est-ce qu’une jeune va faire à ce sommet ONUsien ? Pour répondre à ces questions, le Forum des Jeunes est parti à la rencontre d’Esmeralda, avant son départ à la COP25. Son expérience sera régulièrement retranscrite sur les réseaux, n’hésitez pas à la suivre !


    Peux-tu te présenter en quelques mots ?

    Je m’appelle Esmeralda, j’ai 26 ans, et je suis verviétoise. Passionnée par les questions mêlant société et environnement, j’ai fait des études en la matière et je travaille actuellement en tant que chargée de projets liés au développement durable pour le Parc naturel Hautes Fagnes – Eifel, dans l’est de la Province de Liège. Je suis également impliquée dans de nombreux projets citoyens dans ma région.

    Pourquoi as-tu voulu devenir déléguée ONU pour le climat ?

    Je suis consciente que les actions locales sont très importantes, mais malheureusement pas suffisantes pour réellement faire bouger les choses. Alors, je me suis dit que ce mandat de déléguée ONU pour le climat était une belle opportunité pour changer d’échelle dans mon engagement pour l’environnement. Ainsi, depuis le mois de mars 2019, je mène une double vie : mon mandat au Forum des Jeunes et mon travail.

    En étant déléguée ONU, je participe à des rencontres nationales et internationales sur le climat. Celles-ci me donnent une tout autre perspective sur les problématiques environnementales et les solutions envisagées. La plus importante de ces rencontres sera la COP25 à Madrid.

    Oui, j’y vais en train !

    Mais en fait, c’est quoi la COP 25 ?

    En 1992, les États du monde entier se sont réunis à Rio de Janeiro pour le Sommet de la Terre. Lors de celui-ci, ils ont pris conscience que la solidarité internationale était indispensable pour répondre aux changements climatiques. En effet, les gaz à effet de serre ne connaissent plus de frontières une fois qu’ils sont émis dans l’atmosphère.

    Les États ont donc mis en place divers accords, dont la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC, plus connu sous l’accronyme UNFCCC, en anglais). Depuis lors, chaque année, ils se réunissent afin de trouver des accords sur les questions climatiques. Ces rencontres s’appellent « Conference of Parties » (COP), les « Parties » étant les États ayant signé la Convention.

    Le dernier grand accord en date est l’Accord de Paris, voté en 2015 à Paris lors de la COP21. Presque tous les pays du monde l’ont signé, et ont convenu de limiter le réchauffement climatique en dessous des 2°C, et si possible sous les 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Cependant, cet accord n’est toujours pas appliqué. En effet, la COP25 est la dernière étape avant la mise en place de l’Accord de Paris, qui débutera en 2020.

    La COP est organisée chaque année par un pays différent. Cette année, le Chili s’était porté volontaire. Malheureusement, suite à d’importants mouvements sociaux dans le pays, le président chilien a décidé d’annuler l’organisation de la COP sur son territoire. L’Espagne s’est donc proposée pour l’accueillir, aux mêmes dates et toujours sous la présidence du Chili.

    Les États signataires de l’Accord de Paris vont donc finaliser la manière dont l’Accord sera mis en place. Plusieurs thématiques seront discutées à la COP25 : les marchés du carbone, le financement des pertes et dommages, mais aussi les océans, les forêts et la biodiversité, l’agriculture, ou encore les questions de genre.

    Et donc, si ce sont les États qui décident, pourquoi des jeunes vont-ils à la COP ? 

     La COP accueille environ 25 000 personnes chaque année : des délégations nationales, qui représentent officiellement les États mais également de nombreuses ONG.

    Les jeunes du monde entier sont régulièrement sollicités pour donner leur avis durant les différentes réunions qui ont lieu à la COP. Ainsi, la présence des jeunes et autres ONG met en quelque sorte une pression sur les États, qui prennent alors des décisions plus ambitieuses.

    Pour ma part, mon rôle est plutôt entre les deux. En effet, je fais partie de la délégation officielle de la Belgique, mais je n’ai pas le droit de m’exprimer au nom de mon pays. Cela me permet toutefois d’assister à des négociations normalement fermées aux ONG, mais aussi de travailler en amont de la COP pour que les positions de la Belgique soient en phase avec les avis et besoins des jeunes francophones belges, étant donné que je suis la représentante officielle des 16-30 ans de la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière de climat.

    Comment représenter les opinions des jeunes sur le climat ?

    Entre avril et septembre 2019, j’ai mené une enquête sur l’avis des jeunes sur le climat et la biodiversité. Avec l’aide du Forum des Jeunes, 639 personnes ont été questionnées.

    Et qu’est-ce qu’il en ressort principalement ?

    Il ressort de mon enquête que deux jeunes sur trois se disent très préoccupés ou extrêmement préoccupés par les changements climatiques. Seuls 2% des jeunes disent ne pas l’être. Malgré une plus faible médiatisation du déclin de la biodiversité par rapport à la thématique « climat », l’enquête montre que l’effondrement de la biodiversité inquiète tout autant les jeunes que la crise climatique. Un jeune sur deux dit se sentir en danger si la biodiversité continuait à décliner.

    Concrètement, que disent les jeunes ?

    Les 16-30 ans interrogés soulignent que ce sont avant tout les politiciens et les entreprises qui doivent mener des actions en faveur de l’environnement  pour avoir un maximum d’impact. Toutefois, les jeunes sont également prêts à changer leur mode de vie pour réduire leur empreinte carbone et leur impact sur la biodiversité. Parmi les actions les plus citées par les répondants, il y a notamment :

    • La réduction des déchets ;
    • Le fait de consommer local ;
    • La réduction de leur consommation d’énergie. 

    Les activités humaines faisant peser une pression sur la nature, la réduction des déchets par exemple aurait un impact positif sur la préservation de la biodiversité.

    En résumé, ce que j’ai envie de mettre en avant, c’est le fait qu’il existe un lien fort entre biodiversité et climat. Alors que les changements climatiques sont une des causes de la perte de biodiversité, la dégradation de celle-ci accroît à son tour le réchauffement climatique. D’où la question, pourquoi ne pas adopter des solutions prenant en compte de manière systémique à la fois la biodiversité et les enjeux climatiques ?

    Comme la thématique « biodiversité » est traitée à la COP25, je pourrai m’appuyer sur mon enquête pour défendre la voix des jeunes francophones belges.

    Je baserai également mes revendication sur l’avis climat du Forum des Jeunes, qui est aussi sorti en 2019.

    Envie d’en savoir plus ?

    Durant la COP25, je ne manquerai pas de vous tenir au courant de ce qu’il se passe via nos réseaux sociaux. N’hésitez pas à réagir aux posts, à poser des questions… J’y répondrai avec plaisir !

    Esmeralda